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Seal of Michael, magistros and stratelates
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SigiDoc ID: 17

Artifact

Type
Seal
General layout
Iconography and legend
Matrix
SigiDoc ID: 28

Physical description

Type of impression
Original impression
Material
Lead
Dimensions (mm)
Diam. 21
Weight (g)
Axis (clock)
Overstrike orientation (clock)
Not applicable
Channel orientation (clock)
Execution
Struck
Countermark
None
Lettering
Shape
Round
Condition
très bon état de conservation ; légèrement échancré à l’orifice inférieur du canal.

Dating

Date
11th C., 1050-1070
Internal date
None
Dating criteria
prosopography, titulature, lettering
Alternative dating

History

Seal's context
Provincial administration
Issuer
Michael
Issuer's milieu
Military
Place of origin
Find place
Find date
Find circumstances
Modern location
Italy
Institution and repository
Collection and inventory
Sopracasa collection 59
Acquisition
Previous locations
Modern observations

Inscribed field - Obverse

Layout of field

Iconography

Field's dimensions (mm)
Matrix
Not applicable
Iconography
Buste de saint Théodore tenant la lance de la main droite et le bouclier dans la gauche ; de part et d’autre de l’effigie, vocable
Decoration
Cercle de grènetis

Inscribed field - Reverse

Layout of field

Metrical legend of 5 lines

Field's dimensions (mm)
Matrix
Not applicable
Iconography
Decoration
Cercle de grènetis; une ligne portant une croisette flanquée de tirets affectant la forme de feuilles allongées et précédant la légende

Text

Language(s)
Byzantine greek
Edition(s)
Sopracasa, Prigent, coll. Sopracasa, 2017, 17, p. 711-713.
Commentary on edition(s)
None
Parallel(s)
No parallels known
Commentary on parallel(s)
None

Images

Digital reproduction of the obverse (2015).
Digital reproduction of the reverse (2015).

Edition

Interpretive

obv
a (Ὁ ἅγιος) Θε b όδωρ(ος)
rev

1 Σκέποις
2 Μιχαὴλ
3 μάγιστρ(ον)
4 στρατη-
5λάτη(ν)

Diplomatic

obv
a|θ|ε b ο|||ρ/
rev

1σκεποισ̣
2ιχηλ
3γιςτ̣ρ͵
4στρτη
5λτη

Apparatus

None.

Legend and Translation

῾Ο ἅγιος Θεόδωρος. / Σκέποις Μιχαὴλ μάγιστρον στρατηλάτην.

St Theodore. / May you protect Michael, magistros, stratelates.

Commentary

Équivalent grec de la haute fonction de magister militum, le titre de stratèlate devint honorifique au cours du VIIe siècle [1]. Le terme réapparut pour désigner les membres d’un nouveau tagma central, créé sous Jean Tzimiskès, ainsi que son chef [2]. À l’instar des autres tagmata, les stratèlatai se dédoublèrent rapidement en régiments d’Occident et d’Orient [3]. Le tagma disparaît des sources littéraires après le règne de Romain IV, lorsqu’il subit une cuisante défaite devant Hiérapolis face aux forces de l’émir d’Alep [4].

Étant donné sa haute dignité, le possesseur de ce sceau en aura sans doute été l’un des derniers chefs. Il est fort probable qu’il ait été le successeur ou le prédécesseur d’Hervé le Francopoule, dont le sceau porte la légende Ἑρβεβίῳ μαγίστρῳ βέστῃ καὶ στρατηλάτῃ τῆς Ἀνατολῆς τῷ Φραγγοπώλῳ, sans doute peu après 1057 [5]. On daterait donc idéalement notre bulle des années 1057-1068. Toutefois, un curieux sceau récemment publié par W. Seibt indique que l’unité survécut à sa défaite devant Hiérapolis et repassa peu après sous le commandement du général normand, sans doute après Mantzikert [6]. On ne peut donc tout à fait exclure que notre Michel ait exercé son commandement dans les années 1070. Le style du sceau plaide toutefois pour une datation plus haute entre 1057 et 1071.

Proposer une identification précise est bien entendu délicat. Toutefois, on connaît le sceau d’un Michel Bourtzès qui exerça la fonction de stratèlatès avec les dignités d’anthypatos et patrice. En 1056, déjà promu vestarque, il demanda en vain à Michel VI l’accès au magistrat, ce qui le précipita dans la rébellion aux côtés d’Isaac Comnène. Un second sceau, qui le présente comme stratège des Anatoliques, atteste qu’il obtint satisfaction sous le vainqueur [7]. Notre bulle refléterait au mieux un stade intermédiaire de sa carrière, au cours duquel il aurait été promu tout en conservant le commandement des stratèlates. Dans cette hypothèse, il aurait pu le transmettre à Hervé lorsqu’il assuma le commandement des Anatoliques.

La présence de saint Théodore au droit pose toutefois problème puisque les bulles de Michel Bourtzès présentent normalement saint Michel. Néanmoins, l’iconographie des sceaux des Bourtzès, très diversifiée, semble présenter trois phases. Les bulles des premiers membres connus de la famille présentent la croix ou saint Démétrius. Puis on trouve simultanément saint Michel sur les sceaux des trois membres actifs au milieu du xie siècle : Michel, Samuel [8] et David Bourtzès [9]. Enfin, dans la seconde moitié du xie siècle, l’archistratège disparaît, tandis qu’à l’inverse saint Théodore fait son apparition au droit des bulles de la famille, dont il était jusqu’alors absent [10]. On remarquera donc que la famille fait le choix de saint Michel à l’époque où ce saint fédère les membres de la puissante faction du patriarche Cérulaire, laquelle porta Isaac Comnène au pouvoir [11]. Il se pourrait donc que le choix de Michel Bourtzès n’ait pas reflété une dévotion personnelle et qu’il ait opté pour saint Théodore après la chute de l’ambitieux patriarche, ce qui conviendrait au mieux avec la date proposée pour notre sceau et correspond à l’orientation de la famille dans la seconde moitié du siècle [12].

Footnotes

[1]. Durliat, 1979.

[2]. Oikonomides, 1972, p. 332 et Oikonomides, 1992, p. 143.

[3]. Ce qui amène à placer ce sceau dans la section dédiée à l’administration provinciale, même s’il s’agit officiellement d’un corps de l’armée centrale. W. Seibt a également exprimé l’idée que le titre de stratèlate aurait pu être porté simultanément par plusieurs officiers au sein de l’état-major d’une armée en campagne : Seibt, 2010, p. 93.

[4]. Attaleiates, History, 2012, p. 204.

[5]. Nesbitt, Braunlin, 1998, 12. Hervé se souleva contre Michel VI pour obtenir le magistrat et cette bulle est donc postérieure, sans doute à dater du règne d’Isaac Comnène. Sur le personnage, PBW 2016, Herve 101.

[6]. Seibt, 2010, p. 92: Κύριε βοήθει Ἑρβεβίῳ προέδρῳ στρατηλάτῃ δίκαια ὑπερέχοντι ἀκεφάλης Ἀνατολῆς τῷ Φραγγοπῶλῳ. La lecture n’est pas totalement assurée mais il est vrai que l’on peine à trouver une alternative. On notera également qu’une autre situation de crise pourrait également convenir à l’évocation d’un « Orient sans chef » (ἀκεφάλη Ἀνατολή) : lors de sa révolte Roussel de Bailleul attira à lui l’ensemble des contingents francs de l’Empire, ce qui représentait 3 000 hommes. Or, après sa capture et celle du césar Jean Doukas par les Turcs, il y eut également une courte période durant laquelle l’Anatolie fut « privée de tête », puisque le pouvoir de Michel VII y était largement battu en brèche par l’usurpation, même forcée, de son oncle. Hervé aurait très bien pu rejoindre les rangs de Roussel et tenter un temps de se substituer à lui.

[7]. Voir Zacos Genève, 109 et la notice consacrée à ce personnage dans Cheynet, 2008a, p. 353-355.

[8]. Pour le choix de saint Michel pour les sceaux des Bourtzès, on signalera qu’au droit du second sceau de Samuel Bourtzès (Cheynet, 2008a, p. 356-357), le personnage à droite du champ, en buste, est l’archange, dont le nom est clairement lisible sur une pièce parallèle conservée au musée de Philadelphie.

[9]. Cheynet, 2008a, p. 360-361.

[10]. Voir Cheynet, 2008a, p. 358 (les trois bulles du magistre Constantin Bourtzès); 362-363 (sceau du topotèrètès Théodore Bourtzès); 371-372 (sceau du curopalate Théodore Bourtzès); 375-376 (sceau de Léon Bourtzès avec les deux saints Théodore) . Évidemment, il y a un lien dans deux cas avec le nom du sigillant, mais l’argument peut être retourné puisque Théodore n’est pas porté par les Bourtzès dans la première moitié du xe siècle et son apparition peut confirmer une nouvelle dévotion au martyr d’Euchaïta.

[11]. Pour l’impact du développement de cette faction sur l’iconographie des sceaux de l’aristocratie au milieu du XIe siècle, voir Cheynet, 2002b.

[12]. Le sceau de stratège des Anatoliques est malheureusement aniconique et ne permet donc pas de trancher. Enfin, on pourrait ajouter avec prudence un argument en quelque sorte a silentio, en rappelant qu’aucun des autres grands généraux prénommés Michel bien attestés pour une époque proche (Iasitès, Sarônitès, Kontostephanos, voire Maurix) ne font usage de saint Théodore.