1 [Κ(ύρι)ε β-]
2οήθει τ[ῷ]
3 σῷ δούλῳ
4 Νικολ[ά]ῳ
5 (πρωτο)νοβελλι-
6σίμῳ τῷ
7 Σινεσί-
8ῳ
Artemide Aste (San Marino), Auction 21E, 23rd-24th of March 2013, lot 522
Iconography
Legend of 8 lines
Ὁ ἅγιος Νικόλαος. / Κύριε βοήθει τῷ σῷ δούλῳ Νικολάῳ πρωτονοβελλισίμῳ τῷ Σινεσίῳ.
St Nicholas. / Lord aid your servant Nikolaos Synesios, protonobelissimos.
À un stade antérieur de sa carrière, Nicolas Synésios est attesté comme protoproèdre et déjà fidèle à son homonyme saint Nicolas [1]. Notre personnage a depuis gravi les échelons, car il est ici porteur du protonobélissimat, dignité fort élevée. Notre bulle confirme donc le témoignage d’un troisième sceau du même personnage lui attribuant cette même dignité, retrouvé dans la forteresse serbe de Ras. Datée par son éditeur au XIe-XIIe siècle [2], la datation de la bulle a été remontée à juste titre par Ivan Jordanov à la fin XIe-début XIIe siècle [3]. Il est probable que notre sceau, à la gravure grossière, ait été frappé avec une matrice réalisée sur place pour remplacer celle qui produisit la belle bulle de légende presque identique passée aux enchères en janvier 2011 [4]. W. Seibt a pour sa part proposé d’identifier le personnage avec le Synésios qui, dans l’Alexiade, est envoyé auprès des Petchénègues [5], hypothèse accueillie favorablement par I. Jordanov et d’autres [6]. Vu l’étonnante quantité de bulles livrées par la forteresse de Ras [7], on rappellera que celle-ci fut le centre d’un commandement byzantin dès l’époque des guerres bulgares de Basile II si l’on en croit une bulle, actuellement conservée à Dumbarton Oaks, qui mentionne Jean, protospathaire et katépan de Ras [8].
[1]. Jordanov, 2002, 46; voir aussi Jordanov, 2010, 46; Jordanov, Corpus, 2, 687. Les datations proposées par l’éditeur sont le dernier tiers ou le troisième quart du XIe siècle. Voir aussi la PBW 2016, Nikolaos 20274.
[2]. Maksimović, 1999, p. 438.
[3]. Jordanov, Corpus, 2, p. 394, qui mentionne l’existence de deux autres sceaux du protonobélissime Nicolas Synésios, l’un dans la collection Dumbarton Oaks (DO.55.1.3307) et l’autre à l’Hermitage (M-9927), pour lesquels aurait été utilisé le même boullotèrion que pour l’exemplaire publié par Maksimović.
[4]. Seul le début diffère avec la chute de la formule τῷ σῷ δούλῳ: Münzzentrum Rheinland, enchère 157, lot 619, 12-13 janvier 2011, signalé dans Auctions 2007-2011, p. 184.
[5]. Cette suggestion se trouve dans un commentaire ajouté à l’édition du sceau dans Jordanov, 2002, p. 49. Sur ce personnage de l’Alexiade, voir Skoulatos, 1980, 193, p. 285-286.
[6]. Jordanov, Corpus, 2, p. 394 ; voir aussi Ivanišević, Krsmanović, 2013, 2, p. 453-454.
[7]. Ivanišević, Krsmanović, 2013 : 10 bulles, dont 7 lisibles, et parmi elles essentiellement des personnages de premier plan : sceaux de l’empereur Alexis Ier, du protonobélissime Nicolas Synésios, du protonobélissime Eustathe Kamytzès, de Constantin Dalassène Doukas, du protoproèdre et doux Constantin Kékauménos.
[8]. DO Seals, 1, no 33.1.