1 + Σφρά-
2γισμα βέσ-
3του κριτοῦ [(καὶ)]
4 πατρικί-
5ου
6 τοῦ δι-
7καστοῦ
8 Λέοντ(ος) Βου-
9κελλαρί-
10ων
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Légende métrique sur 5 lignes, précédée d’une croisette
Légende métrique sur 5 lignes
Σφράγισμα βέστου, κριτοῦ καὶ πατρικίου | / τοῦ δικαστοῦ Λέοντος Βουκελλαρίων.
Sceau du vestès, juge et patrice Léon, juge des Bucellaires.
Pour le milieu du XIe siècle, la dignité de vestès et patrice est fort élevée pour un juge de thème, ce d’autant plus que les Bucellaires n’étaient sans doute pas un poste des plus importants bien qu’il ait couvert une bonne partie de la Paphlagonie, dont les ressortissants jouissaient d’une forte influence dans les premières décennies du XIe siècle [1]. En effet, une lettre de Psellos datée de 1048 révèle qu’il avait exercé cette fonction. Le futur hypatos des philosophes étant de retour à Constantinople un peu avant 1042 de cette première phase de carrière en province, il exerça dans les Bucellaires très jeune, alors qu’il ne bénéficiait pas encore de la fameuse influence dont il se vante dans ses écrits [2]. Il s’agissait donc d’un poste de « début de carrière ». Certains hauts fonctionnaires bien en cours exerçaient d’ailleurs sans doute le poste de juge des Bucellaires par procuration, puisque deux bulles mentionnent le cumul de cette fonction avec celle de grand chartulaire [3] et une l’exercice simultané de la charge de katépan des axiômata [4]. On connaît par les sources sigillographiques un assez grand nombre de titulaires de la fonction et le protospatharat se révèle une dignité tout à fait standard pour les titulaires du poste aux Xe-XIe siècles [5]. Nicolas Sklèros fut vestarque mais appartenait à une famille des plus puissantes, tandis que le vestarque Constantin Promoundénos eut à titre personnel une carrière exceptionnelle qui culmina avec la judicature des Thracésiens comme magistre et vestès [6]. La titulature de Léon, vestès et patrice, est donc exceptionnelle et on datera son mandat assez tard, vers la fin du règne de Constantin X, voir même sous Romain IV Diogène, lorsque le progrès des forces turques put rendre nécessaire de réorganiser la défense. On rappellera à ce titre que c’est bien vers 1070 que s’opère la transition du stratège au duc dans cette province qui couvre les abords de l’hinterland asiatique de Constantinople [7] et contrôle le carrefour stratégique d’Ancyre. Le dernier stratège connu du thème jouissait d’ailleurs de dignités aussi élevées que celle de Romain Diogène qui accède alors à l’Empire et de peu supérieures à celle de notre juge Léon [8].
[1]. Magdalino, 1998; voir également pour la période immédiatement antérieure, Messis, 2015.
[2]. Psellos, Letters, 1941, no 65, p. 99. En dernier lieu sur cette correspondance, Psellos, Letters, 2017.
[3]. DO Seals, 4, 1.9, 1.10; BBÖ, 2, p. 189. Les deux personnages pourraient être identiques. Les Xeroi avaient la haute main sur le Génikon au milieu du XIe siècle : Cheynet, 2012.
[4]. DO Seals, 4, 1.11.
[5]. Par exemple dans les bulles de la collection de Dumbarton Oaks, huit protospathaires sur les dix titulaires (DO Seals, 4, 1.9-17, 19; dans l'ordre: BZS.1955.1.3404, BZS.1955.1.2241, BZS.1947.2.647, BZS.1955.1.1522, BZS.1955.1.2728, BZS.1951.31.5.1955, BZS.1958.106.3049, BZS.1958.106.5568, BZS.1958.106.2219, BZS.1955.1.3272).
[6]. Seibt, 1976, 22; DO Seals, 3, 86.25, avec références aux autres bulles jalonnant sa carrière dans les Anatoliques et les Arméniaques.
[7]. Cheynet, 1985, p. 188.
[8]. Κύριε βοήθει Λέοντι μαγίστρῳ βέστῃ καὶ στρατηγῷ τῶν Βουκελλαρίων τῷ Ἰασίτῃ: DO Seals, 4, 1.32. Pour sa carrière, BBÖ, 1, 40. Le premier duc connu, Michel Maurix, était proèdre: DO Seals, 4, 1.6; Zacos Genève, 93.