1 + Θ(εοτό)κε β(οή)θ(ει)
2 Ζαχαρίᾳ
3 βεστάρχῃ
4 (καὶ) στρατιγ(ῷ) τ(ῆς)
5 Σελευκ(ί)ας
6 τῷ Φράγ-
7γῳ
Numismatik Lanz, Vente 64, 7 juin 1993, lot 1016
Iconographie
Légende sur 7 lignes
Μήτηρ Θεοῦ. / +Θεοτόκε βοήθει Ζαχαρίᾳ βεστάρχῃ καὶ στρατιγῷ τῆς Σελευκίας τῷ Φράγγῳ.
Mère de Dieu. / Mère de Dieu aide Zacharie Phrangos, vestarque et stratège de Séleucie.
Le prénom étant très rare [1], le possesseur de cette pièce peut raisonnablement, en vertu de sa date, être identifié avec l’un des officiers d’Alexis Comnène qui trouva la mort face aux Normands de Robert Guiscard à Dyrrachion en 1081 [2].
La dignité de vestarque de Zacharie incite à admettre qu’il ait occupé le commandement du thème de Séleucie peu après le prestigieux rejeton des Pahlawouni, Apnelgarib Arsakidès, qui exerça cette fonction avec les dignités d’anthypatos, patrice et vestès. Ce dernier ayant reçu de Michel VII un grand commandement sur les marches du Taurus, centré sur la Cilicie, après l’élimination de Romain Diogène, on placerait idéalement le mandat de Zacharie au lendemain du transfert d’Apnelgarib, vers 1072-1073 [3]. La reconquête de la zone contre le vaincu de Mantzikert devait d’ailleurs beaucoup aux troupes franques de Robert Crispin, dont Roussel de Bailleul avait commandé la garde rapprochée [4]. Zacharie eut en outre très probablement comme successeur direct un autre Franc, le magistre Guillaume [5]. Cette succession d’Arménien à Francs est fort intéressante au vu des alliances passées peu après entre Arméniens et croisés en Cilicie [6].
[1]. Seulement sept attestations dans la PBW 2016, Zacharias.
[2]. Anna Komnene, Alexias, 2001, p. 135, l. 62-63; PBW 2016, Zacharias 15001.
[3]. Dédéyan, 2003b, p. 660, 675.
[4]. Sur Robert Crispin, PBW 2016, Robert 101. Lorsqu’il mourut, Roussel hérita du commandement sur les Francs, et Bryennios précise qu’il appartenait auparavant à son « hétairie » : Οὐρσέλιος, τῆς ἑταιρέιας ὢν τοῦ Κρισπίνου καὶ τῆς ἐκείνου κατάρχων φάλαγγος (Bryennios, Histoire, 1975, p. 147, l. 24 – p. 149, l. 1). On pourrait également comprendre que Crispin commandait une hétairie, au sens d’un régiment de la garde du palais, mais la formule semble plutôt impliquer deux échelons, la « phalange » de Crispin, qui serait le régiment franc, et son hétairie, au sens de garde personnelle.
[5]. Connu par un sceau à la légende Ὁ ἅγιος Γεώργιος. | Κύριε βοήθει Γηληέλμῳ μαγίστρῳ στρατηγῷ Σελευκείας καὶ ἀνθρώπῳ τοῦ βασιλέως ἡμῶν τοῦ ἁγίου : Seibt, Zarnitz, 1997, 2.3.2.
[6]. On rappellera également qu’après que Romain IV a démis de ses fonctions Robert Crispin pour sédition, les hommes de ce dernier s’attaquèrent un temps à la Mésopotamie. On ignore ce qu’il advint d’eux finalement mais il n’est peut-être pas incident que la Mésopotamie ait été le bastion de la famille d’Apnelgarib Arsakidès depuis que Grigor magistros y avait reçu d’immenses domaines de l’empereur Constantin IX Monomaque (Aristakès, Récit, 1973, 62.17, p. 51 : « Grigor reçut la dignité de magistros, des villages et des villes dans le territoire de la Mésopotamie à titre de lieux de résidence et le droit de les transmettre à perpétuité de génération en génération, qui lui fut confirmé par une bulle à sceau d’or »). Si les rebelles rentrèrent dans le rang, ce qui semble probable, ils auraient pu servir déjà sous le chef Arsakidès et l’accompagner dans le thème de Séleucie.