1 [+] Σφραγὶς
2 Βασιλείου
3 τ⸢ῶ⸣ν Πεπ[α-]
4γoμένω[ν]
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Iconographie
Légende sur 4 lignes
᾿Ιησοῦς Χριστός. / +Σγραφὶς Βασιλείου τῶν Πεπαγoμένων.
Jésus Christ. / Sceau de Basile (issu) des Pépagoménoi.
La représentation du Christ sur les sceaux des dignitaires est très rare et tout spécialement à l’époque de notre bulle (5 % des attestations) [1]. On rapprochera donc ce choix de la légende, également rare, choisie par un autre membre de la famille Pépagoménos : Σφραγὶς δούλου Χριστοῦ | Ἰωάννου τῶν Παγωμένων [2]. Cette légende conforte également notre reconstruction : plutôt qu’à une erreur de cas finale, on admettra un génitif d’origine, « Sceau de Basile, (issu) des Pépagoménoi ». Ce rapprochement est renforcé par les dates similaires d’activité des deux individus.
La famille Pépagoménos est fort bien attestée par les sources littéraires et sigillographiques. Elle apparaît sans doute peu au milieu du XIe siècle au sein des services financiers comme en témoignent les sceaux de Jean Pagoménos, protospathaire, épi tou Chrysotriklinou, mystolekte et notaire impérial de la sacelle [3], et d’un homonyme spatharocandidat, asèkrètès et antigrapheus, sans doute le même individu à un stade antérieur de sa carrière [4]. L’un d’entre eux oeuvre peut-être au sein de la chambre impériale, position propice à l’avancement des parents [5]. Mais ce n’est qu’à la fin du siècle que cette famille s’affirme réellement, peut-être comme relais de l’influence d’Alexis Ier au sein de l’Église. Jean Pépagoménos, qualifié d’« homme de l’empereur », formule valant alors titre [6], occupait les hautes fonctions de sébastophore en 1082 [7] et intervint dans le procès de Jean Italos. Or, un sceau contemporain mentionne un Léon Pagoménos protosyncelle [8]. Peu après (1094), un autre membre de la famille, l’eunuque Théodore, alors recteur, participe au synode des Blachernes [9]. En dépit de la fréquence du prénom, on pourrait attribuer à ce dernier un autre sceau, inédit, daté des mêmes décennies, sur lequel Théodore figure en qualité de chartulaire: voir le sceau SigiDoc ID 42.
La fortune de cette maison se poursuit au siècle suivant mais sur un moindre pied. Sous Manuel Ier, Jean Pépagoménos, fonctionnaire du bureau du grand logariastès, est impliqué dans la confirmation d’une donation de parèques au monastère de Patmos [10]. Il est possible qu’il soit à identifier avec l’homonyme juge du Velum titré protonobelissimohypertatos à la fin du XIIe siècle [11]. Peu avant la chute de Constantinople sont attestés Léon, vestiarite d’Alexis III [12], et Nicéphore, un fonctionnaire du sékréton de la mer [13]. Basile, jusqu’ici inconnu, enrichit notre échantillon prosopographique des membres de la famille. Les Pépagoménoi sont également présents à l’époque des Paléologues, en recouvrant notamment des fonctions au sein de l’Église [14].
[1]. Cotsonis, 2013, p. 565.
[2]. Konstantopoulos, coll. Athens, 1917, 668; Laurent, 1932, 574; Stavrakos, coll. Athens, 2000, 192. Formule alternative : Σφραγὶς Ἰωάννου δούλου Χριστοῦ | τοῦ Πεπαγωμένου : Birch, coll. British Museum, 1898, no 17883; Stavrakos, coll. Athens, 2000, p. 291. Voir aussi le sceau SigiDoc ID 34.
[3]. Konstantopoulos, coll. Athens, 1917, 428β; Stavrakos, coll. Athens, 2000, 193.
[4]. Konstantopoulos, coll. Athens, 1917, 306; Stavrakos, coll. Athens, 2000, 205.
[5]. Constantin, spatharocubiculaire : Konstantopoulos, coll. Athens, 1917, 669; Stavrakos, coll. Athens, 2000, 206.
[6]. Cheynet, 2008c.
[7]. Pour les références, voir la PBW 2016, Ioannes 497.
[8]. Laurent, Corpus, 5.3, 1675.
[9]. ῥαίκτωρος : voir les références dans la PBW 2016, Theodoros 110.
[10]. Voir les références dans la PBW 2016, Ioannes 352.
[11]. Voir les références dans la PBW 2016, Ioannes 405.
[12]. Voir les références dans la PBW 2016, Leon 196.
[13]. Voir les références dans la PBW 2016, Nikephoros 151.
[14]. Voir PLP, 21283-21287, 22341-22371.