1 Σφρὰγι(ς)
2 τ[οῦ] καθηγη-
3τοῦ μονὴς
4 τῶν Πικρι-
5δίο[υ]
Ebay auction; seller: Agora coins (Ireland)
Iconography
Legend of 5 lines
Μήτηρ Θεοῦ. / Σφρὰγις τοῦ καθηγητοῦ μονὴς τῶν Πικριδίου.
Mother of God. / Seal of the kathegetes of the monastery of ta Pikridiou.
Identifié avec Hasköy, le quartier de τὰ Πικριδίου était situé dans les environs immédiats de Constantinople, par-delà la Corne d’Or [1]. Selon Janin, qui suit ici le pseudo-Codinus, le monastère τῶν Πικριδίου avait été fondé sous l’impératrice Irène (790-802) par Jean Pikridios, dont le nom, originellement attaché à sa fondation, aurait ensuite désigné le quartier dont celle-ci était le centre de gravité [2]. Le processus serait donc inverse de celui, classique, qui amène la désignation des monastères par leur quartier, ce qui tendrait à indiquer que ce quartier n’était pas encore très développé, ou largement abandonné, lorsque Jean Pikridios y établit son monastère. Cette fondation témoignerait ainsi de la reprise urbaine à l’oeuvre à Constantinople à partir du règne de Constantin V [3].
Toutefois, la Vie de saint Syméon Stylite le Jeune mentionne à la fin du VIe siècle un certain Théodore ὁ ἐνδοξότατος ἔπαρχος τῶν πραιτωρίων, ὁ ἐπίκλην Πικρίδιος auquel on pourrait tout aussi bien attribuer le monastère, en remontant la fondation de deux siècles pour la replacer dans un contexte économique et démographique très différent [4].
Anonyme, ce sceau fait seulement référence à la fonction et pouvait donc être utilisé par différentes personnes occupant la fonction de kathègètès, c’est-à-dire de « supérieur » du monastère, ou encore, si l’on rapproche cette pièce des sceaux des Églises, servir lors des vacances entre l’élection de deux supérieurs [5]. Ce type de sceau est également attesté pour le supérieur du monastère de Képhalobounion [6] et du mont Latros [7].
[1]. Janin, 1950, p. 465-466; Janin, 1953, p. 417.
[2]. Voir aussi Failler, 2000, p. 186-190. Sur Jean Pikridios, voir les notices de la PBE, 1, Ioannes 16 (lien actuellement inactif: 2021-03-19) et de PmbZ Online, 3110.
[3]. Pour le lien entre toponymie urbaine et designation des monastères, citons, par exemple, le cas clair du monastère ta Stoudiou. La reprise urbaine sous le grand empereur isaurien est symbolisée par la restauration de l’aqueduc de Valens : Theophanes, Chronographia, p. 440, datée de 765-766.
[4]. Vie de Syméon stylite le Jeune, 1, 1962, chap. 232, l. 4-5, p. 208-209; Vie de Syméon stylite le Jeune, 2, 1970, chap. 232, p. 233. Dans son introduction (Vie de Syméon stylite le Jeune, 1, 1962, p. 162, n. 8) et en note à sa traduction (Vie de Syméon stylite le Jeune, 2, 1970, p. 233, n. 2), Van den Ven propose une identification avec un préfet d’Afrique Théodore, mais le prénom est trop fréquent pour qu’on le suive dans cette voie. Voir également PLRE, 3, Theodorus qui et Picridius 61, p. 1263.
[5]. Oikonomides, 1995.
[6]. DO Seals, 5, 83.1.
[7]. DO Seals, 3, 22.1.